Le café est-il devenu un luxe ?
Actualité du café
Boire un café le matin semble anodin, presque vital pour beaucoup. Le café est-il devenu un luxe ? Derrière chaque gorgée se cache une réalité bien plus complexe. Changement climatique, marchés instables et demande en hausse font grimper les prix. Peu à peu, cette boisson quotidienne prend des allures de produit rare.
Le café est-il devenu un luxe climatique ?
Les plantations subissent de plein fouet la hausse des températures. Là où le café poussait autrefois sans difficulté, la chaleur et les sécheresses répétées rendent les récoltes incertaines. Certains producteurs tentent de s’adapter, en montant plus haut en altitude ou en testant de nouvelles variétés plus résistantes. Mais ces efforts coûtent cher, et les résultats ne se voient qu’après plusieurs années. En attendant, la production mondiale ralentit. Depuis 2021, pour être précis, la culture du grain décline en raison des perturbations climatiques (période sèche, période de gel, perte de rendement…)
Un marché sous tension
Le monde du café repose sur quelques grands producteurs, notamment le Brésil et le Vietnam. Quand les intempéries frappent ces pays, les conséquences se répercutent immédiatement sur les prix. Les mauvaises récoltes des dernières saisons ont créé un déséquilibre entre l’offre et la demande. Et cette dernière, elle, ne baisse pas : les amateurs de café restent fidèles à leur tasse, qu’elle soit en capsule, en expresso ou en filtre. Malgré une forte demande et un grand développement du grain en Asie, la production ne peut y répondre favorablement.
Le café est-il devenu un luxe financier ?
Sur les marchés, le café attire désormais les investisseurs autant que les torréfacteurs. Les spéculateurs parient sur les cours, influencés par la météo, les stocks ou même la politique commerciale entre États. Le résultat, ce sont des prix qui flambent ou chutent brutalement, souvent sans lien avec la réalité des producteurs. Pour les petits cultivateurs, ces montagnes russes sont épuisantes et mettent en péril leur stabilité.
Vers une nouvelle culture du petit noir ?
Face à ces défis, la filière tente de se réinventer. De nouvelles pratiques agricoles apparaissent : cultures à l’ombre, diversification des arbres, récoltes plus respectueuses de l’eau. Et du côté des consommateurs, on explore d’autres horizons : cafés de spécialité, origines rares, boissons hybrides mêlant thé, lait végétal ou épices. Cependant et à ce jour, il est difficile de voir les résultats à court terme, puisque les arbres démontrent leur force et faiblesse après 3 ou 4 années de pousse… A quand la nouvelle ère du grain ?
Le grain devient-il aussi rare qu’on l’entend ?
Pas encore, mais il s’en approche. Ce qui était un geste simple pourrait bientôt demander un choix plus réfléchi : payer un peu plus pour garantir un café durable, traçable et équitable. Car derrière chaque tasse, il y a désormais une conscience. Peut-être que le vrai luxe, demain, ne sera pas le café lui-même, mais la manière dont on le boit.https://www.trottet.ch/fr/8-cafes