La petite interview de Gabriela Parfait, notre contact Belco

Conseils d'experts

Vous vous souvenez ? Il y a deux semaines, à l'occasion du World Of Coffee Amsterdam 2018, le plus grand salon des professionnels du café en Europe, notre Community Manager Inès s'était rendue sur place, pour mener l'enquête !

Son reportage ne pouvait, bien évidement, pas prendre forme sans interviewer nos contacts Belco (un de nos fournisseurs de café + une école du café), qu'elle rencontrait pour la première fois.

Voici donc l'interview de Gabriela Parfait, commerciale export au sein de Belco.

Publié par Arnela le 20 juillet 2018
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  Petite intro :

La société Belco est un importateur/exportateur de cafés verts, basée à Bordeaux dans le Sud Ouest de la France.

Les Cafés Trottet collaborent avec l’équipe Belco afin de s’approvisionner en café, mais pas que ! En effet, Belco est aussi une école de café, qui dispense des formations aux torréfacteurs/caféologues/importateurs de cafés…

Nos collaborateurs se rendent régulièrement au sein de cette école afin de perfectionner leurs connaissances en tant qu’experts. Vous vous rappelez ? A peine rentrée d’Amsterdam notre Community Manager Inès s’était rendue chez Belco pour sa 1ère formation !

 

 

La petite interview : Gabriela Parfait, notre contact Belco

 

1) Depuis combien de temps travaillez-vous chez Belco ?

Depuis bientôt 4 ans

 

2) Quel est votre métier/rôle au sein de Belco ?

Commerciale export. J’assiste les torréfacteurs artisanaux des pays Européens à sélectionner leurs cafés et construire leur gamme. J’apporte conseil sur le produit, sa saisonnalité ainsi que sur les caractéristiques organoleptiques et de qualité qui lui sont propres. En d’autres mots, je fais un pont entre le torréfacteur et l’origine.

 

3) Quel est selon vous le rôle de l’importateur de café vert ?

Le rôle de l’importateur est de construire une chaîne de valeur du pays producteur jusqu’au au torréfacteur. Cependant, nous ne pouvons pas parler de café sans parler d’Humain car le café est le produit du travail de milliers d’Hommes, de leur histoire et de leur savoir-faire .

A la différence du négociant, le rôle de l’importateur de café est celui d’un acteur de terrain. Il est indispensable d’être non seulement proche de l’origine, mais présent à l’origine. Il est important de connaître ces Hommes par qui le café que nous buvons est produit, de savoir par quelles mains ces petites graines passent avant d’atterrir dans notre moulin. C’est dans un soucis de proximité que nous avons ouvert une agence de sourcing en Ethiopie pour les cafés d’Afrique de l’est, et que nous ouvrons cette année une agence au Salvador.

La proximité avec nos partenaires nous permet d’établir une relation de confiance sur le long terme, et cela est pour nous d’une importance inestimable. Nous aimons dire que nous ne chassons pas, nous construisons. Nous ne chassons pas que des cafés et des profils de tasse. Au-delà de la qualité que nous exigeons, nous construisons des relations, pour construire aussi, l’avenir des cafés produits par nos partenaires. Cela nous permet de travailler sur une amélioration continue de la qualité, en amont (aux côtés des producteurs et partenaires l’origine) et en aval (en apportant un service personnalisé à nos clients grâce à une équipe dédiée et à des formations régulières).

 

4) Quelles sont vos missions ?

Mes missions incluent les missions commerciales de relation avec les torréfacteurs, de présenter notre travail dans les différents pays d’Europe, mais je dois également suivre des formations sur le produit en permanence. Ces formations incluent des voyages à l’origine ou la participation aux compétitions internationales…

 

5) Qu’est-ce qui vous a motivé à travailler chez Belco ?

J’ai toujours aimé le café et j’ai choisi ce produit après avoir terminé mon master sur le marché des matières premières. Belco avait alors une approche autour du produit qui m’a séduit sur le champs ! j’ai été séduite par ses valeurs mais aussi par la taille humaine de l’entreprise et les équipes. Aujourd’hui ce sont mes collègues qui font mon bonheur tous les jours, nous avons vraiment une bonne équipe !

 

6) Comment décririez-vous Belco ?

A l’image du café, Belco ce sont aussi des humains qui font de cette entreprise ce qu’elle est. Nous sommes une équipe de passionnés et nous voulons défendre les valeur d’une filière que nous aimons, et nous le faisons à notre image. Nous ne faisons pas comme tout le monde mais nous essayons de trouver du sens dans tout ce que nous faisons.

 

7) Combien d’employés êtes-vous au total chez Belco ?

11 ans après sa création, Belco  compte déjà 50 salariés en France, Ethiopie (3 salariés à temps plein) et El Salvador.

 

8) Pouvez-vous nous décrire une journée type ?

J’ai la chance de ne pas avoir de journée type ! Mes journées au bureaux sont très différentes des journées en voyage, dans un salon, chez un client ou dans un pays producteur.

9)Ce que vous aimez le + dans votre métier ?

Avoir l’opportunité, tous les jours, de boire des cafés de fou! 😀

Mais surtout, défendre un produit auquel je crois et qui respecte tous les acteurs de sa chaine d’approvisionnement, du producteur jusqu’au client final. Vendre un produit auquel on croit est très encourageant.

 

10) Ce que vous aimez le – dans votre métier ?

Parce que nous avons entre nos mains certains des meilleurs cafés du monde, le métier du café de spécialité peut être très compétitif et s’éloigner de la réalité. Les gens oublient parfois qu’il s’agit avant tout d’un produit qui rassemble, créateur de lien social. Le café de spécialité doit rester accessible et démocratisé.

 

11) Vous êtes plutôt café-filtre ou café espresso ?

Filtre, toutes méthodes confondues ! les méthodes douces révèlent, pour moi, plus de douceur et de complexité.

 

12) Vous êtes plutôt café avec sucre ou sans sucre ?

Sans sucre. Un café doit pouvoir se boire sans sucre. Si vous ressentez la nécessité de d’y rajouter du sucre, c’est peut être un signe que vous ne buvez pas du bon café.

 

13) Vous êtes plutôt Chemex ou V60 ?

Chemex pour son design, V60 pour sa simplicité.

 

14) Avez-vous participé au World Of Coffee Amsterdam 2018 ? Si oui, était-ce votre première participation ?

Oui, Belco y est présent tous les ans. Personnellement, ce fût la 4ème année consécutive que je participe au WoC.

 

15) Avez-vous participer à d’autres Salons sur le café ?

Oui, je participe tous les ans au World of coffee ; mais je participe également à d’autres salons nationaux et régionaux.

 

16)Dans quels pays producteurs de café avez-vous voyager ?

J’ai la chance d’être née au Brésil, premier pays producteur dans le monde. Je m’y rends tous les ans que ce soit pour le café ou pour le loisir. C’est sans aucun doute, le pays producteur que je connais le mieux.

Ensuite, nous avons la chance de bien connaître le monde dans ce métier : Ethiopie, Guatemala, Panama, Costa Rica, El Salvador, Nicaragua.

Dans 3 mois, nous visiterons les plantation du producteur Arnaud Causse en Equateur et nous irons en Bolivie.

 

17) Voyagez-vous régulièrement ? (exemple si oui : « on planifie 5 voyages par an » ou vous planifier les voyages en fonction de certains évènements comme les cup of excellence etc… ) ?

Oui, je voyage régulièrement. Même si nous essayons de planifier nos voyages en amont,  ce n’est pas évident. Le plus souvent des opportunités apparaissent  le long de l’année, notamment parce que plusieurs pays producteurs se trouvent dans des situations politiques ou économiques peu stables. Je me souviens d’un voyage que nous étions en train d’organiser au Burundi pour la Cup of Excellence d’il y a trois ans. Nous avions nos billets et nos visas, et un mois avant le départ le pays est entré en guerre civile… Nous avons du tout annuler !

 

18) Votre dernier voyage dans un pays producteur de café ?

Le Brésil en octobre dernier justement pour la Cup of Excellence.

 

19) Votre prochain voyage ?

L’Equateur pour visiter les plantations de la région du Pichincha et la Bolivie pour la compétition nationale Evo Morales !

 

20) Quel voyage vous a le plus marqué/touché ?

L’Ethiopie. C’est le berceau du café. Il y a là une richesse culturelle est historique autour du café qui est unique. Dans certaines régions, le café y est toujours produit de manière ancestrale dans des forêts et semi-forêts caféières, c’est impressionnant. Nous voyons partout dans le monde et plus particulièrement aux Amériques, une automatisation de l’agriculture et de la monoculture. L’Ethiopie n’a pas subi les mêmes « révolutions vertes » que les pays occidentaux  et accueille encore des plantations qui produisent, depuis la nuit des temps, du café en agroforestrie*.  Peut-être que cette symbiose avec la nature est un des facteurs qui donne au café Ethiopien son caractère si unique.

 

21) Au près de combien de pays producteurs de cafés vous approvisionnez-vous ? (quelques exemples de noms)

Nous sourçons du café de près de 30 origines, de l’Amérique du sud et central à l’Asie, en passant par l’Afrique.

 

22) Traitez-vous directement avec les producteurs ?

Personnellement non, car je ne suis pas l’acheteuse. Cependant je les connais tous personnellement. Je peux leur poser des questions, les présenter aux torréfacteurs…   Belco traite directement avec les producteurs, les coopératives, les exportateurs. Nous ne pouvons pas parler de traçabilité autrement.

 

23) Quels torréfacteurs possédez-vous chez Belco ?

Belco ,n’est pas torréfacteur. Cependant, L’école du café établie dans nos locaux, possède 4 échantillonneurs, deux torréfacteurs à tambour Joper (1 kg et 3kg) et un Loring 3kg, tous dédiés aux formations délivrées à nos clients torréfacteurs.

24) Avez-vous une origine de café préféré ? (exemple El Manzano Honey  – El Salvador)

Non. Les cafés et les origines sont si variés ! Et puis, ça dépend du moment, de mon humeur… Le matin je préfère boire quelque chose de plus léger, de fruité et floral. Après un repas, je privilégie un café plus chocolaté, avec plus de corps… J’aime surtout boire des cafés différents toutes les semaines.

 

25) Que pensez-vous de la 3e vague du Café ?

Je pense qu’on en ai encore au début. Nous commençons à peine à connaitre ce produit. Si nous comparons le café au monde du vin, nous nous rendons compte que les études scientifiques sont encore embryonnaires. Nous avons tant de questions à répondre, c’est un secteur qui rencontrera encore d’importantes évolutions.

 

26) Comment voyez-vous le marché du café et son essor ?

Je trouve cela normal que les consommateurs veuillent connaître la traçabilité de leur produit et s’intéressent de plus en plus à la qualité de ce qu’ils mangent. La troisièmes vague, ou si nous voulons la résumer en l’essor du café de spécialité, est le résultat de cette tendance. Cette tendance devrait s’accentuer et ce que je vois déjà ce produire dans mon travail quotidien est la croissance de la demande de cafés certifiés bio. Parce que au-delà de la traçabilité et la qualité à la tasse, les consommateurs sont en train de pousser leurs exigences. Et ils (nous, car je suis aussi consommatrice de café !) ont raison ! Il ne serait pas impossible de voir le bio devenir une norme dans un future moyen et d’autres certifications plus poussées croitre encore plus.

27) Que recherchez-vous chez un café pour l’importer ?

Nous cherchons avant tout que toute la chaine de valeur courte et qui ait du sens et ainsi, que chaque acteur qui y participe en soit gagnant. Cela passe forcément par la qualité, par la durabilité des relations humaines et la soutenabilité. Nous cherchons à défendre le savoir-faire de chaque terroir qui constitue la richesse de ce produit.

 

28) Quelle variété importez-vous le plus et pourquoi : Robusta ? Arabica ?

Robusta et Arabica sont des Espèces botanique. À l’intérieur de l’espèce Arabica nous y trouvons plusieurs variétés.

Nous importons 90% d’Espèce Arabica, le Robusta ayant toujours été considéré un produit de basse qualité gustative. Toutefois, nous importons chaque année un peu plus de robusta car nous commençons à assister à l’essor récent de Robustas de très haute qualité, traçables et bien préparés. Nous sommes parfois épatés par la qualité de certains Robusta et j’ai hâte de voir où nous en seront dans 5 ans.

29) Quels défauts peut-on trouver chez un café ?

Dans le café vert, il existe une table des défauts qui ont une incidence à la tasse plus au moins importante. Ils sont catégorisés en deux groupes, les défauts majeurs, qui se ressentent fortement dans la tasse (par exemple un grain noir, une fève puante). Et les défauts mineurs (un grain cassé, fève éléphant…).

30) Qu’est ce qui, pour vous, défini un « excellent » café ?

Une matière première de qualité, bien torréfiée et bien préparée. Ce sont trois facteurs indissociables. Une mauvaise torréfaction peut ruiner un excellent café. Symétriquement, le meilleur des barista ne pourra pas préparé une bonne extraction avec du mauvais café !

31) Qu’est ce qui, pour vous, défini un « mauvais » café ?

Inversement…

32) Réalisez-vous souvent, vous-même, des cuppings ?

Oui, cela fait partie de mon métier.

 

33) Vous proposez des formations dans votre établissement : pour qui ? quelles formations (théme) ?

Nous proposons des formations pour les torréfacteurs. Il existe 3 modules de formation, la formation Pilier qui reprend les connaissances théoriques du café vert et de la caféiculture, la formation Torréfaction et la formation Ambassadeur, destinée à former les forces de vente. Elles sont toutes destinés à nos clients torréfacteurs.

 

34) Le café en un mot pour vous ?

« Pour Tous ». Ça fait deux mots, oups !

 



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2 Commentaires

  1. Gabriela dit :

    Merci pour cette belle publication!

    1. Grand Merci à toi Gabriela!

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