Voyage en Ethiopie

notre voyage en Ethiopie

Producteurs & voyage

Hello, je suis Fanny, torréfactrice-barista et spécialiste des cafés rares chez Cafés Trottet. Je vous raconte mon «coffeetrip» en Ethiopie, avec Gabriela Parfait, de la société Belco, à la rencontre de nos petits producteurs garants d’un savoir-faire ancestral et artisanal qui rime avec excellence et qualité.

Publié par Arnela le 20 janvier 2016
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Voyage en Ethiopie, extraction et torréfaction au charbon

DSC_0003J’arrive à la capitale, située à plus de 2300 mètres d’altitude. La journée commence par l’extraction d’un blend de café éthiopien en V60 (café filtre), maîtrisé de mains de maître par Shambe, qui travaille pour Belco en Ethiopie. Après l’extraction, place à une session de cupping pour découvrir et déguster quatre cafés du terroir éthiopien, ce qui me permet de parfaire mes connaissances en matière de cafés purs locaux de terroir et d’apprécier les saveurs et arômes si particuliers du café éthiopien.

DSC_0047Ma journée se poursuit par une immersion au cœur des traditions ancestrales locales avec une leçon de torréfaction artisanale au charbon. Les grains de cafés, du pur terroir éthiopien, sont disposés sur une assiette en métal que l’on pose sur un mandeja (petit fourneau) pour les torréfier. A l’aide d’une fourchette, on remue les grains jusqu’à obtenir la torréfaction parfaite. Le café est ensuite préparé et maintenu au chaud dans une jabana, sorte de cruche en terre cuite que l’on pose sur le mandeja.

Pas besoin de faire des chichis pour boire un bon café! En plus, j’ai appris une véritable technique locale.

 


 

Sur la route pour des heures

Le deuxième jour, c’est parti pour douze heures de voyage pour rejoindre Shakisso, ville située dans la zone du Guji. Tout prend du temps ici. Heureusement, nous nous arrêtons en chemin et j’ai l’immense chance d’apercevoir des hippopotames, des dromadaires et même des aigles.

L’exotisme passe aussi par des spécialités locales, par exemple cette plaque d’immatriculation, ce caféier sauvage et ce four traditionnel construit en bord de route, qui sert autant à cuire du pain qu’à fabriquer des pots, jarres et autres accessoires du quotidien.

 


 

Ferme de Dambi Uddo et séchage des cerises de café

Jour 3. On repart pour une nouvelle aventure avec la visite de la ferme de Dambi Uddo, située à 2100 mètres d’altitude, un véritable gage de qualité pour le café. La route est à nouveau longue et étroite, et difficile par moments… Pour arriver à la ferme de Dambi Uddo, il faut d’abord traverser une forêt luxuriante. Et c’est là, au milieu de toute cette végétation, que j’ai découvert la plantation de caféiers de Wodessa, propriétaire des lieux. Et si la plantation est nichée au cœur de la forêt, ce n’est pas le fruit du hasard.

Chaque arbre, plante, tronc aux alentours a une fonction: apporter de l’ombre, nourrir le sol, éloigner certains insectes et parasites. La magie de la nature en action!

 

A Dambi Uddo, le séchage des cerises de café se fait de manière naturelle sur ce que l’on appelle des lits africains. Chacun peut accueillir jusqu’à 70 kilos de cerises. La durée de séchage varie de 10 à 13 jours. Je suis aussi heureuse de découvrir un panneau sur lequel il est écrit qu’il est interdit de couper des arbres. Wodessa et les siens protègent leurs ressources.

 


 

Ferme Cheqata

DSC_0324Jour 4. Réveil aux aurores et départ pour la ferme Cheqata et ses nombreux caféiers. Je peux observer quantités de cerises de cafés à différents stades de séchage sur des lits africains (étape qui dure 10 à 13 jours) et sur des dalles en béton (étape qui dure 2 à 3 jours). Et la journée n’aurait pas pu commencer sans une nouvelle dégustation de café torréfié au charbon!

Après le séchage des cerises de Cheqata, place au décortiquage qui permet d’enlever la peau, la pulpe et la parche pour ne conserver que les grains, qui sont ensuite emmenés à la station d’Adola pour y être triés. Enfin, arrive l’emballage dans des sacs de 100 kilos, le stockage, puis le voyage pour l’export.

Le tri se fait à la main, au rythme des chants traditionnels. Des instants qui m’ont beaucoup touchée.

 


 

Forêt caféière sauvage!

L’aventure continue. Après près de trois heures sur une route qui ressemble plus à un chemin pédestre, nous atteignons une forêt caféière sauvage gouvernementale, située dans la région de Sade. L’Ethiopie étant le berceau du café, c’est le seul pays où l’on peut voir un forêt sauvage de caféiers. La densité de cette jungle, truffée de lianes et de caféiers dix à quinze fois plus grands que ceux d’une plantation habituelle, m’impressionne.

Certains caféiers ont plus de 40 ans, imaginez donc!

En marchant dans la forêt, je tombe sur une école avec une cinquantaine d’élèves. J’ai vraiment regretté de ne pas avoir pris du papier et des crayons à leur donner. Cette rencontre m’a aussi permis d’apprécier l’architecture locale. Les bâtiments sont construits avec une structure en bois, qui est ensuite recouverte de boue pour créer une bonne isolation. Au retour, nous avons dû attendre qu’un troupeau de vaches veuille bien libérer le passage. J’ai appris la patience en Ethiopie, ça c’est sûr! Cerise sur le gâteau, je vois un singe que j’arrive enfin à photographier!

 


 

Retour sur Addis Abeba… et la Suisse

Sur le chemin du retour, un de nos pneus crève, au milieu de nulle part. Enfin, c’est ce que nous pensions. En Ethiopie, même quand on croit être tout seul, on ne l’est jamais. J’ai vu des têtes sortir de buissons et tout le monde est venu nous aider.

La générosité et la solidarité font clairement partie de leurs valeurs. C’est un peuple merveilleux!

Le soir-même, j’ai repris l’avion nourrie de plein de beaux souvenirs et d’émotions intenses. Je me réjouis déjà de ma prochaine destination, à la rencontre des petits producteurs avec lesquels nous aimons tant collaborer… Et de vous raconter ces moments et vous rapporter les meilleurs des cafés rares.

Fanny Turin
Torréfactrice-barista chez Cafés Trottet

 



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